Les plateformes utilisant l’IA générative, comme Myvox et Voice-Swap, font surgir une préoccupation grandissante autour des deepfakes vocaux et de leur impact potentiel sur l’industrie musicale. Ces technologies suscitent des débats sur les opportunités et les menaces qu’elles représentent.
Les deepfakes vocaux : défis et répercussions au sein de l’industrie musicale
Les avancées récentes dans le domaine des intelligences artificielles génératives suscitent d’importantes préoccupations parmi les acteurs de l’industrie musicale, en particulier parmi les chanteurs. Ces artistes expriment leur inquiétude face à la prolifération des « deepfakes » vocaux, des enregistrements audio incorporant leur voix sans nécessiter leur présence en studio. Cette tendance a incité certaines entreprises à se positionner sur ce marché spécialisé. Une de ces entreprises est Myvox, une jeune startup britannique fondée par les musiciens Arianna Broderick et John Clancy, en réponse à l’utilisation croissante de l’IA dans la création musicale. Cette technologie, capable de reproduire la voix de n’importe quelle personnalité en quelques secondes, est fréquemment employée pour produire de fausses chansons d’une qualité surprenante de réalisme. Un exemple frappant est une chanson reprenant les voix de Drake et The Weeknd, qui a connu un succès viral sur TikTok en avril 2023 avec 10 millions de vues, ainsi que sur des plateformes de streaming telles que YouTube et Spotify.
Les propriétaires de la plateforme basée sur l’intelligence artificielle ne vont pas baisser les bras
Les préoccupations de l’industrie musicale autour des deepfakes vocaux sont de plus en plus grandissantes. Universal Music Group a riposté rapidement en retirant le morceau de Drake et The Weeknd qui a été partagé en ligne. Arianna Broderick et John Clancy sont motivés à prévenir de telles situations. Ils redoutent que les artistes auteurs-compositeurs-interprètes, dont les voix sont copiées sans autorisation, ne subissent des conséquences négatives. Dans cette optique, ils ont développé Myvox, une plateforme légale offrant aux artistes la possibilité de dupliquer leur voix grâce à l’intelligence artificielle. Myvox facilite également la distribution de ces nouvelles créations sur les plateformes de streaming, tout en garantissant aux artistes d’obtenir les royalties dues. Cette initiative permet aux artistes de garder le contrôle sur l’utilisation de leur voix générée par IA et de protéger leur image. Un exemple concret de ce service est le clone vocal de Sevdaliza, une autrice-compositrice-interprète irano-néerlandaise, actuellement hébergée sur la plateforme.
Myvox, CreateSafe ou Voice-Swap travaillent sur ce sujet pour mieux vendre la musique
Le domaine prometteur des deepfakes vocaux suscite l’intérêt de plusieurs start-up, dont Myvox, Voice-Swap et CreateSafe, toutes actives dans l’industrie musicale. Voice-Swap, fondée par DJ Fresh et Nico Pellerin en juillet, et CreateSafe, qui a collaboré avec l’artiste Grimes en mai pour créer Elf.tech, sont des concurrents directs de Myvox. Elf.tech a pour ambition de révolutionner la gestion, la distribution et la commercialisation de la musique en permettant à quiconque de transformer sa voix en « empreinte vocale GrimesAI-1 ». Cette initiative, soutenue par la pop star canadienne, s’inscrit dans sa vision de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la création musicale. Grimes s’est engagée à partager 50% des revenus générés par les chansons produites par l’IA utilisant sa voix, adoptant ainsi une approche collaborative similaire à celle qu’elle applique avec d’autres artistes.
IA générative dans la création musicale : qui sont pour et qui sont contre ?
Dans le domaine de l’intelligence artificielle, deux camps émergent dans l’industrie musicale : les défenseurs et les détracteurs. Parmi ces derniers se trouvent d’importantes maisons de disques telles qu’Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group. Ces acteurs s’inquiètent du fait que les plateformes de streaming musical (comme Spotify et Apple Music) abritent des milliers de titres produits par des algorithmes, qui utilisent la musique de leurs artistes sans autorisation. Cependant, ces maisons de disques ne cherchent pas à bannir l’utilisation de l’IA dans la création musicale. Au contraire, elles visent à la réguler afin de protéger les droits de leurs artistes, ainsi que les leurs par extension. Selon le Financial Times, Google serait en négociations avec plusieurs maisons de disques en vue de conclure un partenariat pour l’utilisation des voix d’illustres figures musicales dans des compositions générées artificiellement. Cette initiative pourrait potentiellement révolutionner l’ensemble de l’industrie.
Avec ETX/DailyUp
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