Avant et après la crise sanitaire, les festivals de musiques actuelles ont enregistré une hausse des charges. Derrière, les subventions publiques ont baissé, ce qui pose un réel problème pour le secteur. Sont concernés par cette hausse les petits événements et les concerts blockbusters.
Musiques actuelles : qu’englobe ce terme ?
Les musiques actuelles englobent l’ensemble des genres musicaux contemporains qui ont émergé depuis la seconde moitié du 20e siècle. Elles regroupent ainsi un large éventail de styles et d’influences, allant du Rock au Hip-Hop, en passant par le Jazz, le Funk, la Pop, le Reggae, le Rap, le Blues, le Punk et bien d’autres encore. Les musiques actuelles ont connu un développement important au fil des ans, avec l’apparition de nombreux festivals, concerts musicaux et spectacles vivants dédiés à ces styles musicaux. Les musiciens, chanteurs, compositeurs, interprètes, instrumentistes et autres artistes talentueux travaillant dans ce domaine sont très nombreux et contribuent à la diversité des musiques actuelles. Les conservatoires et les écoles proposent également un enseignement des musiques actuelles, permettant aux jeunes musiciens d’apprendre les bases de cet univers musical et de développer leur créativité.
Les festivals après la crise sanitaire connaissent une période difficile
Les festivals de musiques actuelles ont été fortement impactés par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. De nombreux événements ont été annulés ou reportés, et les organisateurs ont dû faire face à de nombreux défis pour maintenir leurs activités à flot. Cependant, avec la progression de la vaccination et l’assouplissement des mesures sanitaires, les festivals de musiques actuelles commencent à reprendre vie. Le CNM, qui veille sur l’industrie musicale, a profité de l’ouverture de la saison du Printemps de Bourges pour publier son « Étude sur les données économiques des festivals de musiques actuelles en France 2022″. Les résultats ont révélé que les festivals de musiques actuelles de différentes tailles se trouvent dans une situation assez difficile.
Baisse des subventions et hausse des charges
Les festivals de musiques actuelles en France ont connu une hausse significative de leurs charges au cours des dernières années. Les données obtenues par le Syndicat des musiques actuelles ont révélé une progression des charges de 19% entre 2019 et 2022 c’est-à-dire avant et après la crise sanitaire. À côté, les recettes propres ont seulement augmenté de 14%. L’étude s’est basée sur un panel de 68 festivals dont la taille va des blockbusters aux événements plus petits. Coûts croissants des matériaux techniques et des cachets artistiques en sont la raison. En effet, pour qu’un spectacle plaise, effets spéciaux et lumières doivent être au rendez-vous. Or, il faut toute une machinerie pour mettre cela en place », explique le directeur du Printemps de Bourges, Boris Vedel. En même temps, l’analyse réalisée par le Syndicat des musiques actuelles fait état d’une baisse de 29 % des financements publics dans les villes et de 28 % dans les secteurs par rapport à 2015.
Une situation plus tendue pour les petits événements que les blockbusters
Augmenter le prix des billets ou répercuter l’inflation sur les offres de boissons et de nourriture est dangereux pour les petits événements. Il y a une bonne partie du public qui n’a pas toujours la possibilité d’assister à des festivals et ne le fait qu’une fois dans l’année. « Ils pourraient décider de ne plus venir si tout leur revient plus cher » s’est inquiété le réalisateur de Décibulles, Pierre Hivert, qui a participé à la table ronde du syndicat des musiques actuelles d’Alsace. Lors de festivals multinationaux, le public doit choisir des sièges ultra-VIP extrêmement chers comme le Golden Pit, mais on ne peut pas leur obliger d’en faire autant pour les petits évènements, explique Lisa Bélangeon. « On ne peut pas se comparer aux artistes à succès qui remplissent des stades en un clin d’œil. Pour voir vos artistes fétiches monter sur scène, vous êtes prêt à tout, même à mettre une énorme somme d’argent sur les prix des billets », a déclaré à l’AFP Malika Seguineau du Prodiss, association de défense des grands événements.
Avec ETX/DailyUp
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