Originaire des favelas de Rio de Janeiro, le funk carioca est une musique emblématique du Brésil. Les autorités locales tentent de faire taire ce genre musical hip-hop à cause de ses paroles qui cachent des connotations sexuelles et qui selon eux encouragent la violence.
Le funk carioca, comment définir cette musique emblématique du Brésil?
Il n’y a pas plus brésilien que le genre musical funk carioca. Ce n’est ni de la samba, ni de la bossa nova ou du forro. Cette musique s’est inspirée de la Miami Bass, un genre hip-hop « Made in Florida » qui se caractérise par des tempos rapides et l’utilisation de caisses générées par une boîte à rythmes Roland TR-808. Inspiré. Le son funk a résonné dans les favelas de Rio de Janeiro puis s’est propagé dans d’autres métropoles attirant ainsi des milliers de Brésiliens, pour la plupart noirs, issus de zones défavorisées.
Des paroles à connotations sexuelles, mais qui n’encouragent pas la violence
Vincent Rosenblatt, le photojournaliste français qui a fait des recherches profondes sur le genre musical funk carioca a compilé certains de ces enregistrements dans son premier livre intitulé « Rio Baile Funk » et qui a été publié par LP Press au Brésil. On voit sur les enregistrements des images sensuelles et survoltées. Pourtant, les autorités locales au Brésil voient le funk carioca autrement. Pendant des décennies, ils ont tenté d’interdire le funk carioca et les fêtes populaires qu’il alimente, affirmant qu’il encourageait le crime, la violence et la débauche. Leur engagement s’est intensifié en 2007 lorsque le Brésil a été choisi pour accueillir la Coupe du monde 2014. L’Unidades de policia pacificadora (UPP), une unité spéciale de la police carioca, est alors habilitée à interdire les événements culturels jugés dangereux ou contraires à l’éthique, comme les festivals. Du jour au lendemain, les favelas de Rio de Janeiro se sont transformées en dortoirs tranquilles.
Le genre musical résiste par-dessus tout
Bien que le genre musical funk carioca ait toujours été vu d’un mauvais œil dans le pays qui l’a vu naître, il continue de résister et de produire même des sous-genres comme le « funk melody » et ses paroles romantiques, « , le « funk ostentação » venu tout droit de São Paulo racontant les aspirations consuméristes des classes moyennes brésiliennes et qui en français veut dire « magnifique ». Il y a aussi le « funk putaria » qui se caractérise par des paroles crues et ultra-sexualisées et enfin le plus contesté de tous, le « funk proibidão » qui s’inspire de l’univers du crime organisé et des gangs. Deize Tigrona, Tati Quebra-Barraco, Valesca Popozuda et Ludmilla font partie des leaders de ce funk libérateur. Mais c’est Anitta qui a vraiment aidé à exporter ce genre de musique au-delà des frontières de son pays d’origine, en devenant la première artiste brésilienne à s’être présentée au très célèbre festival américain Coachella.
Avec ETX/DailyUp
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