Au sein de l’industrie musicale, les discriminations sexistes et le harcèlement ne sont pas nouveaux. Au Royaume-Uni, cette situation impacte particulièrement les femmes. Malheureusement, ces dernières connaissent mal les recours légaux qui s’offrent à elles pour dénoncer ces méthodes.
Les femmes au sein de l’industrie musicale ne sont toujours pas considérées
Une organisation britannique, l’l’Incorporated Society of Musicians (ISM) a mené une enquête auprès de 660 personnes travaillant dans l’industrie musicale. Elle a constaté que 66 répondants ont été victimes de discrimination au travail. Or, seulement 47% l’ont dit en 2018. Il semble que cette tendance ne fasse qu’empirer. La plupart de ces discriminations dans l’industrie de la musique sont dirigées contre les femmes, les personnes handicapées ou les membres de minorités ethniques. Noirs, caribéens ou africains, 82 professionnels de l’industrie musicale ont avoué avoir déjà été harcelés par leurs managers ou une personne influente dans leur carrière. « J’ai été victime à de nombreuses reprises à des formes de discriminations sexistes et à des brimades dans ma carrière. Je suis dans l’industrie musicale depuis 29 ans », a déclaré une des victimes.
Au Royaume-Uni, difficile de dénoncer les discriminations sexistes
Au Royaume-Uni, comme dans de nombreux autres pays, par crainte de représailles, les femmes et les autres personnes concernées hésitent souvent à parler des abus qu’elles ont subis ou à contacter le personnel des ressources humaines de l’entreprise où elles travaillent. Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’en agissant ainsi, elles contribuent à cette culture du secret qui minimise les agressions et discriminations qui leur sont infligées comme le montrent certains témoignages recueillis par l’ISM. « Les remontées envoyées aux responsables des Ressources Humaines ne sont jamais prises en compte. J’ai vu la même chose arriver à mes collègues. Ils l’ont signalé et ont subi de nouvelles humiliations et des pertes d’emplois » affirme une autre victime. Dans l’industrie musicale, les travailleurs en contrat freelance sont les moins susceptibles que les travailleurs salariés de dénoncer les abus sexistes, racistes et les discriminations fondées sur le handicap. Pour quelle raison ? Beaucoup d’entre ces travailleurs du domaine de la musique ne veulent pas risquer de perdre leur contrat de travail déjà précaire en publiant les noms de leurs agresseurs.
Le manque de connaissance sur les recours légaux, un autre problème
Le manque de connaissances sur les recours juridiques disponibles présente un problème. « Même s’ils décident de porter plainte, ils n’ont souvent personne à qui parler, car ils n’ont pas accès aux processus communs à la plupart des entreprises, comme les directions des ressources humaines », regrette l’enquête ISM. Les responsables affirment que ces facteurs ont contribué à créer un environnement de travail toxique pour de nombreux professionnels de l’industrie de la musique où « les agresseurs ne risquent pas d’être punis ». Ceux qui ont été victimes de discriminations sexistes doivent se sentir à l’aise de se manifester et de faire part de leurs préoccupations. Si nous ne forçons pas ce genre de changement culturel, jamais rien ne changera », a déclaré Deborah Annetts, directrice générale de l’ISM.
Avec ETX/DailyUp
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