Les formations artistiques telles que la musique et le cinéma font face à des problèmes financiers au Royaume-Uni. Cela se traduit souvent par un taux élevé de chômage parmi les jeunes diplômés de ces domaines.
Formations artistiques : le gouvernement britannique veut limiter l’accès à cette filière
Au Royaume-Uni, l’engouement des jeunes pour les formations artistiques et les carrières qui en découlent persiste, malgré les difficultés économiques qui secouent le secteur. Cette préférence pour les domaines créatifs soulève des interrogations au sein du gouvernement britannique, qui s’inquiète de l’impact potentiel de ces choix sur le taux de chômage. Face à cette situation, le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a récemment exprimé son intention de mettre en place des mesures visant à limiter le nombre d’étudiants optant pour des filières universitaires aux perspectives professionnelles restreintes. Cette initiative prévoit d’établir des restrictions pour les filières qui n’aboutissent pas à un taux élevé de diplômés accédant à l’emploi, poursuivant un doctorat ou initiant leur propre entreprise. Le gouvernement britannique considère cette mesure comme un signal d’avertissement pour les étudiants envisageant de s’engager dans des domaines caractérisés par une saturation du marché du travail.
Faute d’emplois bien rémunérés, les artisans au Royaume-Uni font face à des difficultés financières
Cette politique, qui entrera en vigueur dès l’année universitaire 2024-2025, suscite de vives critiques de la part de nombreux acteurs politiques et commentateurs britanniques, qui y voient une mesure qui pourrait renforcer les inégalités. Certains dénoncent notamment l’utilisation de l’expression « diplôme de faible valeur » pour décrire les études universitaires conduisant à des secteurs surpeuplés du marché de l’emploi. Depuis un certain temps, le 10 Downing Street exprime son intention de restreindre l’accès à ces filières, sans préciser clairement lesquelles sont concernées. Le secteur culturel du Royaume-Uni craint que les formations artistiques ne fassent partie des domaines touchés par ces restrictions. En effet, il est bien connu que les diplômes dans ces disciplines ne débouchent pas toujours sur des emplois bien rémunérés, voire sur des emplois du tout. Une enquête récente menée par Acme a révélé que 40 % des artistes britanniques ne peuvent pas se permettre de cotiser pour leur retraite ou d’épargner de l’argent.
L’État dépense beaucoup plus pour financer les jeunes diplômés en art qu’en médecine
La précarisation des professions culturelles atteint un niveau tel que près d’un tiers des professionnels du secteur envisagent de se reconvertir au cours des cinq prochaines années. Cette situation remet en question l’intérêt d’étudier les arts à l’université, étant donné les opportunités de plus en plus limitées. En outre, les formations artistiques représentent un coût significatif, tant pour les étudiants que pour le gouvernement britannique. Selon l’Institute for Fiscal Studies, les diplômes qui découlent des formations artistiques comme le cinéma ou le théâtre coûtent aux contribuables britanniques 30 % de plus que les diplômes en ingénierie. Chaque étudiant en art qui contracte un prêt pour financer ses études représente une dépense de 35 000 livres sterling pour l’État, contre 45 000 livres sterling pour les étudiants en médecine.
Malgré le taux de chômage élevé, étudier le cinéma ou la musique passionne toujours les étudiants
Les diplômés en médecine ont tendance à rembourser leurs prêts étudiants plus rapidement que leurs pairs issus des formations artistiques, car ils trouvent plus facilement du travail dans leur domaine. En effet, le taux de chômage des diplômés en art atteint 6,5 %, comparé à 5,9 % pour l’ensemble des diplômés britanniques ayant suivi des études supérieures, selon l’édition 2023 du baromètre « What do graduates do? » de l’université d’Aberdeen. Malgré ces défis, les jeunes Britanniques restent attirés par les formations artistiques. Chaque année, environ 37 000 d’entre eux rejoignent les universités du pays pour étudier l’art, la musique, le cinéma, le théâtre ou encore le design. Cette affinité pour les domaines créatifs semble résister à la nouvelle politique éducative envisagée par le Premier ministre Rishi Sunak.
Avec ETX/DailyUp
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