Les festivals de musique se donnent à fond pour réduire au maximum leur empreinte carbone. Ce sont surtout les évènements comme Coachella qui génèrent le plus de déchets. Pour être plus au vert, l’industrie musicale encouragent les festivaliers au recyclage et à la réduction des déplacements.
Combien les festivals de musique polluent l’environnement ?
Les festivals de musique peuvent avoir un impact significatif sur l’environnement en raison de l’énergie consommée, des déchets produits, des émissions de gaz à effet de serre, du bruit et de la perturbation de la faune et de la flore locales. Certaines études et analyses ont été menées pour estimer l’impact environnemental des festivals de musique. Par exemple, une étude menée en 2019 par l’organisation britannique Powerful Thinking a révélé que les festivals de musique au Royaume-Uni produisent environ 23 500 tonnes de déchets chaque année, dont environ 60% sont des déchets alimentaires. En outre, les festivals de musique produisent environ 19 000 tonnes de CO2 chaque année, principalement en raison de la consommation d’énergie pour l’éclairage, la sonorisation et la climatisation lors des concerts musicaux. Coachella figure parmi les premiers évènements qui engendre le plus de pollution.
Coachella et ses déchets : un véritable désastre écologique
Après une pause de trois ans, Coachella, l’un des plus grands festivals de musique qu’on puisse connaître revient pour une toute nouvelle version. 125 000 nationaux et étrangers viennent chaque jour profiter de ce spectacle qui s’étalent sur plusieurs jours. Par conséquent, Coachella figurent parmi ces festivals de musique qui émettent plus d’un million de gaz à effet de serre et qui génèrent des tonnes de déchets. Outre les gobelets en plastique jonchant le sol et les tas de bouteilles d’eau jetées en fin de journée, les équipements d’éclairage et de sonorisation consomment beaucoup d’énergie. Coachella, comme d’autres festivals de musique ne recycle que 20% de ses déchets, selon une étude de la ville du festival d’Indio. L’impact environnemental des festivals de musique tels que Coachella soulève de ce fait bien des questions. Comment l’industrie musicale compte-elle remédier à ce problème ?
Qu’est-ce ce qui génère le plus d’empreinte carbone lors de ces évènements ?
Kim Nicholas, professeur de climatologie à l’université suédoise de Lund, a déclaré à l’AFP que ce qui fait le plus d’empreinte carbone, ce sont les nombreux voyages des citoyens ordinaires, des artistes et des professionnels. « Les festivals de musique seront plus au vert quand ils parviendront à réduire les déplacements des voyageurs pour moins de gaz carbonique « , dit-elle. Ce qui n’est pas le cas de Coachella, car cet évènement se déroule dans un endroit isolé, à trois heures de route de Los Angeles. L’écologie ne semble pas être une priorité aux États-Unis, ni ailleurs dans le monde. Le retour sur investissement est plus important pour de nombreux organisateurs de festivals de musique plébiscités par les spectateurs. Il est vrai que Coachella a déjà lancé une initiative pour encourager le covoiturage et récompenser les participants qui participent en groupe. Cependant, les rizières environnantes se sont transformées en parkings, créant une scène dantesque et d’inévitables embouteillages.
Quelles contributions des artistes pour réduire les déplacements ?
Les sommets enneigés inhabituels des montagnes voisines de San Jacinto sont un rappel inquiétant des hivers californiens imprévisibles. Les derniers mois ont vu une série d’événements atmosphériques inhabituels allant de sécheresses à des chutes de neige record, des inondations et de nombreuses autres catastrophes. Kim Nicholas, cité plus haut insiste que pour avoir un résultat concret, les festivals de musique doivent se dérouler dans des endroits plus accessibles aux transports en commun. À New York, le Governor’s Ball Music Festival, organisé sur une île difficile d’accès, a au début été déplacé dans un stade du Queens en raison de la pandémie de Covid-19, mais aussi surtout pour qu’il soit accessible en métro. Pour Kim Nicholas, les blockbusters sont aussi en mesure d’aider pour rendre les festivals de musique moins polluants. Pour cela, ils peuvent prendre l’initiative de « promouvoir les tournées locales et de faire en sorte que les voyages génèrent moins de gaz carbonique ».
L’incitation au recyclage doit être une priorité pour l’industrie musicale
Certains groupes musicaux ont pris des mesures plus concrètes. Par exemple, le groupe de rock britannique Coldplay a temporairement suspendu sa tournée mondiale pour des raisons environnementales. Pour être plus protecteur de l’environnement, Coachella se concentrent sur la mise en place de fontaines qui parsèment le terrain et sur la commercialisation de boissons dans des canettes en aluminium pour éviter les emballages en plastique. Pourtant, lors des spectacles, des milliers de bouteilles d’eau en plastique continuent quand même d’être distribuées aux fans pour qu’ils ne se déshydratent pas. Conor McCauly, 23 ans, est membre de l’association caritative Global Inheritance. Cet organisme de bienfaisance encourage le recyclage en offrant des produits dérivés et d’autres prix aux téléspectateurs qui viennent à Coachella et qui déposent leurs déchets dans des éco-déchèteries.
Avec ETX/DailyUp
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