novembre 29, 2023

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Une vieille femme en train d’écouter de la musique

L’Association française de musicothérapie a indiqué que "le solfège sacré" n'était "ni reconnu ni pratiqué" par ses membres et que "la musicothérapie doit être utilisée en complément du traitement médicamenteux- Photographie Halfpoint / Getty Images©

Les musiques relaxantes pour soigner les maladies sont-elles dangereuses ?

L’écoute de musiques relaxantes serait un remède pour guérir des patients souffrants de maladies comme le cancer ? Sur TikTok, des vidéos de solfège sacré sont très partagées pour servir de traitement médical. C’est une méthode parfois lucrative, mais la reconnaissance scientifique est encore loin.

Les musiques relaxantes et leurs vertus thérapeutiques

Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et les démences apparentées, sont des pathologies qui touchent des millions de personnes à travers le monde. C’est pourquoi il est important de rechercher des moyens de traitement et de soutien pour les patients atteints. La thérapie musicale est l’un de ces moyens. Les musiques relaxantes, en particulier, peuvent offrir un soulagement bienvenu aux patients souffrant de maladies neurodégénératives, en aidant à réduire le stress et l’anxiété, à améliorer les fonctions cognitives, à stimuler les neurones et à favoriser la communication. Les musiques relaxantes peuvent stimuler le cerveau, notamment le cortex et l’hippocampe, ce qui peut aider à ralentir la progression de la maladie. Les musiques relaxantes sont particulièrement utiles, car elles peuvent aider à réduire les niveaux de cortisol, l’hormone du stress, ce qui peut améliorer l’humeur et réduire les symptômes de la dépression.

Des vidéos de solfège sacré inondent sur TikTok

Sur TikTok, des vidéos sur le thème du « solfège sacré » contenant le mot-clé #solfeggiofrequencies ont amassé plus de 42 millions de vues. Cette croyance, d’origine obscure, repose sur la croyance que les fréquences sonores, mesurées en Hertz, ont divers effets thérapeutiques. Les internautes se plaisent à souligner les qualités apaisantes ou spirituelles de ces musiques relaxantes, mais ils estiment aussi que ces sons peuvent parfaitement être un remède efficace pour guérir l’acné, le cancer, la grippe, éliminer les toxines et stimuler le système immunitaire. Certains prétendent même que ces musiques relaxantes pourraient même anéantir les maladies infectieuses. Spotify et Deezer quant à eux regorgent de listes de lecture intitulées « Solfège sacré, la musique de guérison pour l’activation de l’ADN » ou encore « Destruction des cellules cancéreuses par le solfège sacré ».

Un remède qui n’a pas encore gagné la reconnaissance scientifique

La sociologue des sciences et des croyances, Romy Sauveur, affirme que si les patients croient que le fait d’écouter des musiques relaxantes peut remplacer la médecine traditionnelle, il pourrait y avoir un risque de retards de traitement ou même d’occasions manquées pour les patients. Ces derniers préfèreraient sûrement les musiques relaxantes aux médicaments. La Direction générale de la santé (DGS) a déjà alerté sur les risques de dérives sectaires pouvant découler de cette pratique bien que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) n’a pas encore reçu de signalements. Ce sont les formules particulièrement lucratives et payantes associées à ces « fréquences de guérison qui sont pointées du doigt. Sur le site ‘developpementperso.com’, sont vendues à 149 euros les musiques relaxantes appelées « fréquences thérapeutiques de guérison ». Ces notes musicales n’ont aucun fondement scientifique. Il faut acheter et écouter pour prouver qu’elles fonctionnent.

Une guérison des maladies a-t-elle déjà été prouvée ?

« Les patients qui veulent retrouver la santé ne savent toujours pas faire la distinction entre des musiques relaxantes qui procurent bien-être et celles qui promettent une guérison contre le cancer ; cette dernière équivalant à de la publicité mensongère », souligne la vice-présidente de l’Union nationale des Associations de défense des familles et individus victimes de sectes (UNADFI), Marie Drilhon. La Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a qualifié ces actes de « pratiques commerciales trompeuses » et de « fausses allégations » pouvant entraîner une peine de deux ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende, car il s’agit là d’affirmer que les produits et services sont susceptibles d’entraîner la guérison d’une maladie, d’une malformation ou d’un dysfonctionnement. La DGS met en garde les patients contre les sites internet qui « diffament la médecine conventionnelle et ses traitements, incitent les gens à arrêter les traitements, et promettent des remèdes miracles même à des stades avancés d’une maladie ».

Avec ETX/DailyUp